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Finalement, le cloude c'est bien.

J'aime bien le cloude.

Read it aloud: play pause stop
3 min

J'ai longtemps haï le "cloude".

Comme beaucoup de gens dans les cercles "informatiques", mes poils s'hérissaient dès qu'on me parlait d'une application dans "le cloud" censée écraser nos clients lourds et nos données locales. Pour avoir déjà fait des ateliers et des cours d'informatique, le "il n'y a pas de cloud, juste l'ordinateur de quelqu'un d'autre" faisait définitivement partie de mon langage.

J'en avais presque une certaine fierté : mes données à moi, elles sont sur tel ou tel appareil. Je synchronise vaguement des trucs comme mes mots de passe, mais rien de plus.

Il faut dire que j'associais "cloud" à une cession de mes données à des intérêts privés, généralement les GAFAM. Et si ils ferment mon compte ? Et si je me fais pirater ? Et si ils me demandent de payer ?

Non merci, je préfère stocker mes données là où j'en ai besoin, et les copier moi même. Comme au bon vieux temps, quand on faisait les choses correctement.

Puis, mes usages ont changé. Drastiquement.

Je me suis de plus en plus souvent retrouvéx loin de chez moi et du confort de mon PC fixe. Au mieux, j'avais mon PC portable et ses miséreux 256Go de stockage, résultat de la collision entre mon besoin de me déplacer sans trimballer un moëllon dans mon sac et de mon budget limité.

Il se trouve qu'en parallèle, je continuais le long chantier de reconstruction de mon infrastructure personnelle, autrefois limitée à un Raspberry Pi pour mes expériences, et à un VPS pour mes sites. J'avais désormais mis la main sur un NAS, ainsi qu'un Intel NUC de seconde main, qui pouvait supporter bien plus qu'un simple Pi. Mon Nextcloud est devenu un havre de synchronisation. De plus en plus de données étaient synchronisées automatiquement. Un confort inégalable.

Sauf que mon PC portable (lui aussi d'occasion) bien que se défendant plutôt bien, restait trop limité pour des usages plus intensifs, comme des rendus vidéos, des traitements en masse d'images, de la 3D, et bien évidemment, des jeux-vidéos. J'ai mécaniquement cherché des solutions pour me connecter à mon PC fixe à distance alors que j'étais en isolation COVID chez des ami-es, et découvert que les limites que pensais exister n'étaient que dans ma tête.

J'ai passé mon confinement à jouer, sur mon PC fixe, via Steam Play, depuis mon PC portable.

J'ai découvert peu après qu'une application existait même pour s'y connecter depuis un smartphone.

Un smartphone avec une manette, devant le PC qu'il contrôle, avec le jeu Borderlands 3.

Non seulement je peux jouer à distance, mais en plus le PC tourne sous Linux (debian, pour être exact).

Que les solutions de bureautique à distance existaient aussi sous linux.

(Ou plutôt, qu'elles ne puaient pas la mort comme je le pensais).

Quelques scripts de Wake on LAN plus tard pour ne pas laisser tourner le gros PC 24h sur 24, et mon infrastructure commençait à se monter presque seule, au fur et à mesure que je découvrais les possibilités.

Aujourd'hui je me connecte régulièrement sur ce PC à distance pour mes usages intensifs, comme un espèce de Cloud Gaming maison. Mon Intel NUC porte mon infrastructure web et pilote les sauvegardes un chantier d'ailleurs encore en court.

Qu'importe où je suis, j'ai accès au meilleur de mes appareils. J'ai accès à tous mes fichiers.

La possibilité de perdre à tout jamais des données importantes se réduit comme peau de chagrin.

Le cloude, c'est génial.

Et le cloude maison, c'est la vie.